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affirmer qu’il n’y a pas de sérieux qui vaille en ce qui concerne une assertion critique, quelle<br />

qu’elle soit, à moins qu’il ne cherche principalement (pourquoi cette ultime hypo<strong>thèse</strong> serait-elle<br />

d’emblée écartée ?) à rédiger rapidement sa bibliographie, dans un souci uniquement alimentaire<br />

(voir aussi le début de la note 41), s’aidant ainsi, le plus souvent, pour la majorité de l’écriture de<br />

sa contribution, uniquement de passages de l’ouvrage étudié, qu’il peut souligner ou cocher au<br />

crayon : il n’est pas possible de se prononcer, puisque nous n’avons pu retrouver les ouvrages qui<br />

étaient en possession de Jarry, malgré nos recherches ; seuls restent les manuscrits, parfois, qui<br />

nous permettent de comprendre quel souci de détail occupe Jarry lors de la correction sur<br />

épreuves, comme le soulignent particulièrement les variantes présentes sur les manuscrits des<br />

bibliographies des volumes de Mardrus.<br />

— Pas de notes mais l’épreuve du soulignement.<br />

Néanmoins, Jarry indique dans son compte rendu de Le Dimanche en famille de Franc-Nohain :<br />

« Nous avons corné les pages qui nous parurent notables à commenter, et voici le volume deux<br />

fois plus gros 1 ». Cela nous donne une piste qui va en ce sens ; une seule piste malheureusement,<br />

car il ne nous a pas été possible non plus, les documents faisant défaut, de rassembler « un<br />

ensemble de références intertextuelles attestées dans les documents de genèse (carnets, notes,<br />

registres, cahiers d’extraits […]) », qui aurait dessiné « en creux [le] corpus de[s] titres dont » Jarry<br />

rend compte et dont on aurait pu essayer « d’opérer une reconstruction dynamique 2 », quant à<br />

l’acte singulier qu’est lire, en ce qui concerne Jarry.<br />

Aussi l’auteur de Messaline ne semble-t-il pas, à première vue, rédiger de notes, ses comptes<br />

rendus consistant le plus souvent en un savant montage de citations dissimulées, la note, qui<br />

demeure la modalité assertive par quoi, le plus souvent, le critique aborde l’œuvre au cours de sa<br />

lecture, ou immédiatement à sa suite, étant, si elle « se réfère sans doute au présent intemporel du<br />

texte lu » – « point de repère censément immuable auquel on pourra se référer au moment de la<br />

consultation des notes » –, « bien davantage orientée, d’une part, vers un présent ponctuel de la<br />

lecture, qui aura glissé dans le passé lors de la relecture, et, d’autre part », et c’est là le point le plus<br />

important, « vers le futur de l’écriture : la note sert à fixer ce passé et à préparer cet avenir. Elle<br />

est le mémorial d’une rencontre entre le texte et une disposition d’esprit mais aussi l’épure<br />

embryonnaire d’un nouvel événement de pensée – et en dernier ressort d’un nouveau texte qui<br />

1 Id., p. 681<br />

2 Daniel Ferrer, « Un imperceptible trait de gomme de Tragacanthe… », Dir. Paolo D’Iorio et<br />

Daniel Ferrer, Bibliothèques d’écrivains, CNRS éditions, collection Textes et Manuscrits, 2001, p. 15.<br />

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