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endu de ce tome du Livre des Mille Nuits et Une Nuit l’expression « une goutte » qui apparaît<br />

effectivement dans « M. Faguet et l’alcoolisme ».<br />

— L’eau : agent purificateur face à la toute-puissance des microbes.<br />

Si Jarry évoque à deux reprises les ablutions, c’est parce qu’elles ne sont pas, en cette fin de<br />

siècle, uniquement rattachées à l’islam. Bains mais aussi « ablutions » sont alors censés combattre<br />

« d’invisibles ennemis 1 », les microbes, éloignant l’homme de ceux qui se développent dans les<br />

replis de sa peau. L’enjeu principal devient la propreté, le corps étant considéré comme assiégé<br />

par « quelque agresseur imperceptible », le « porteur infectieux » se transformant en « menace<br />

devenue collective. 2 »<br />

Le docteur Sebastian Kneipp qu’évoquera à plusieurs reprises Jarry, au sein du Surmâle mais<br />

également dans sa correspondance, développera à son acmé la conception du bain comme objet<br />

purificateur jusqu’à le transformer, par le biais de l’eau froide principalement, en médecine<br />

naturelle à même de permettre à l’homme de se prémunir de toutes les maladies mais également<br />

de les combattre sans recours à une médecine autre, l’hydrothérapie devenant selon lui l’un des<br />

moyens les plus puissants de guérison 3 .<br />

John Tyndall remarque dès 1880 (quant à la première édition, anglaise) : « On ne peut<br />

prévoir où s’arrêteront en hygiène les applications de la théorie des germes. 4 » Voir, à ce sujet,<br />

Serenella Nonnis, « Idéologie sanitaire et projet politique. Les Congrès internationaux d’hygiène<br />

de Bruxelles, Paris, Turin, 1876-1880 », Dir. Patrice Bourdelais, Les Hygiénistes. Enjeux, modèles,<br />

pratiques, Belin, 2001.<br />

— Omniprésence horrifique des microbes.<br />

Néanmoins, le bain et les ablutions ne sauraient protéger l’homme des microbes que<br />

partiellement, d’où la nécessité de leur utilisation répétée et l’idée qu’ils ne sont qu’une solution<br />

partielle apportée à l’envahissement du corps par les microbes, alors considérés comme présents<br />

1<br />

Dir. Alain Corbin, Histoire du corps, 2, De la Révolution à la Grande Guerre, éditions du Seuil, 2005,<br />

p. 310.<br />

2<br />

Ibid.<br />

3<br />

Voir Ma cure d’eau, ou Hygiène et médication pour la guérison des maladies et la conservation de la santé, qui<br />

connut de multiples rééditions. Jarry put lire cet ouvrage dans la prétendue « seule traduction<br />

française autorisée de l’auteur » parue à Strasbourg chez F.-X. Le Roux en 1892.<br />

4<br />

John Tyndall, Les Microbes, traduit de l’anglais par Louis Dollo, F. Savy, 1882, p. III.<br />

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