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1. Henri Leyret (1864-1944) fut journaliste, plus particulièrement chroniqueur politique et<br />

judiciaire. Il fut rédacteur à l’Aurore, le Quotidien, le Figaro et le Temps. Avant Les Jugements du président<br />

Magnaud, il fit paraître notamment aux éditions Stock en 1898 Lettres d’un coupable, précédées d’un<br />

portrait du commandant Walsin-Esterhazy, concernant l’affaire Dreyfus et fut l’un des contributeurs<br />

des Portraits du prochain siècle (en 1894) pour trois articles dont celui consacré à Octave Mirbeau.<br />

2. Cet ouvrage est publié en 1900 dans la collection « Recherches sociales ».<br />

3. Paul Magnaud (1849-1916), magistrat et homme politique. Substitut (Doullens), puis juge<br />

d’instruction (Montdidier, Senlis et Amiens) avant de devenir président de tribunal (Château-<br />

Thierry) en 1887. Jarry le considérait comme « un homme dépourvu de tous scrupules et qui a fait<br />

de sa conscience une table rasée de frais […] 1 », ainsi qu’il le proclame dans l’Almanach illustré du<br />

Père Ubu (1901).<br />

4. Cette formulation, importante puisqu’elle est répétée presque à l’identique (« la lettre de la<br />

loi ») plus avant dans ce texte, sous-entend l’affirmation, compréhensible lorsque l’on prend en<br />

considération l’ensemble du compte rendu mais également l’ensemble des opinions de Jarry<br />

exprimées sur la justice dans ses différentes publications, comme quoi il n’y a que « la lettre<br />

arbitraire de la loi » qui soit « la loi », qui puisse être l’ensemble de la loi, « arbitraire » devant être<br />

mis ici entre paren<strong>thèse</strong>s (ce terme finissant par disparaître au sein de cette bibliographie), Jarry<br />

anticipant alors, mais de façon implicite, sur une formulation qu’il énoncera presque deux ans<br />

plus tard (ce compte rendu paraissant le 15 novembre 1900) dans sa chronique « L’aiguillage du<br />

chameau » parue elle dans La Revue blanche le 15 octobre 1902 : Jarry affirmera alors qu’ « il n’y a<br />

que la lettre qui soit littérature », faisant écho à la formulation de Mallarmé dans « Le Livre,<br />

instrument spirituel » repris dans les Divagations qui paraissent chez Fasquelle en 1897 : « [l]e<br />

Livre, expansion totale de la lettre […] 2 » et se tenant déjà dans la mouvance de l’affirmation du<br />

« savant » du Second Faust traduit par Gérard de Nerval, ouvrage qui eut une très grande influence<br />

sur les écrivains de la génération de Jarry : « Je me tiens avant tout à la lettre des textes. 3 »<br />

5. Jarry revient sur ce passage dans l’Almanach illustré du Père Ubu de 1901 : « […] nous avons eu la<br />

mansuétude de l’amadouer en écrivant quelque part qu[e M. Magnaud] était le cul de l’appareil<br />

1 OC I, p. 587.<br />

2 Mallarmé, Œuvres complètes, édition de H. Mondor et G. Jean-Aubry, Gallimard, collection<br />

Bibliothèque de la Pléiade, 1945, p. 380.<br />

3 Goethe, Faust et le second Faust de Goethe : suivis d’un choix de ballades et de poésies, « traduction par<br />

Gérard de Nerval ; précédés d’une notice par Théophile Gautier », M. Lévy frères, 1868, p. 199.<br />

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