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outre », écrit Jarry dans l’Almanach de 1899, « au Phalanstère halieutique de Corbeil, de collaborer<br />

au développement de la pisciculture. 1 »<br />

Remarquons que si l’on ne peut pas parler avec certitude d’influence directe du compte<br />

rendu de Quillard sur celui de Jarry, le choix émanant de Jarry de rendre compte d’un ouvrage de<br />

Golberg (et, qui plus est, en des termes élogieux) est déjà en soi parlant étant donné le fait que<br />

Jarry ne fait dans toute son œuvre ou sa correspondance nulle part mention de cet auteur, et que<br />

l’on ne décèle pas d’influence notable de Golberg dans l’œuvre de l’auteur de L’Amour absolu. Il<br />

est fort probable ainsi que ce choix ait pu naître de sa proximité avec Quillard. Peut-on pour<br />

autant parler de choix surprenant ?<br />

Pas si l’on se remémore l’influence qu’avait Golberg dix ans plus tôt sur la jeune génération<br />

de poètes dont Fargue et Jarry faisaient partie 2 . Selon Valery Larbaud, « Mécislas Golberg, qui<br />

était de toutes les avant-gardes […] jouissait, parmi » les écrivains « tout juste sortis des boîtes,<br />

d’un certain prestige. Pour ma part, je le respectais beaucoup, en partie parce qu’on attendait de<br />

lui un grand ouvrage, une espèce d’épopée sociale […] 3 ». En outre, « Mécislas Golberg entrait<br />

assez résolument dans la peau d’un maître enseignant, d’un dispensateur d’idées, de vérités 4 », ce<br />

qui est particulièrement perceptible au sein de cet ouvrage dont Jarry rend compte, l’auteur de<br />

Messaline mettant en outre l’accent sur ce point en utilisant, en fin de bibliographie, le terme<br />

« vérité ».<br />

5. Jarry puise sa citation (nous soulignons) dans la phrase suivante, ajoutant l’italique, comme<br />

c’est d’usage, à « Imitation », ce terme en étant dépourvu dans le texte de Golberg : « Lazare,<br />

nourri par les sombres beautés de l’Imitation et d’Eschyle appartient à l’humanité, immortelle et<br />

féconde. 5 »<br />

6. Jarry rejoint ainsi l’opinion de Quillard qui écrit dans Le Mercure de France de décembre 1901 6<br />

que la prose de Golberg « est violente et sombre à la manière d’Eschyle et des prophètes et se<br />

rythme selon le parallélisme coutumier aux psaumes et aux incantations irritées des nabis […] ».<br />

1<br />

Id., p. 540. Voir Id., p. 540-541.<br />

2<br />

Voir Henry J.-M. Levet, Poèmes précédés d’une Conversation de MM. Léon-Paul Fargue et<br />

Valery Larbaud, Deux Poésies. – Le Drame de l’Allée. – Le Pavillon (avec la préface d’Ernest La Jeunesse).<br />

– Cartes postales. Portrait par Müller, La Maison des Amis des Livres, 1921, p. 13.<br />

3<br />

Ibid. Voir aussi André Salmon, op. cit., p. 80-102 et Les Mémoires du Baron Mollet, préface de<br />

Raymond Queneau, précédé de « Les faits et gestes du Baron Mollet, pataphysicien » par Patrick<br />

Mauriès, Gallimard, collection Le Promeneur, 2008, p. 24.<br />

4<br />

André Salmon, op. cit., p. 80.<br />

5<br />

Mécislas Golberg, op. cit., p. V.<br />

6<br />

Le Mercure de France, op. cit., p. 771.<br />

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