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Il est extrêmement frappant en effet de constater que l’auteur de La Chandelle verte a d’abord<br />

écrit « Pierre Apéry : Communications au XIII e congrès international de médecine (section de<br />

thérapeutique et section de médecine navale) » (voir la variante A) avant d’opter in fine pour<br />

« Pierre Apéry : Communications au XIII e congrès international de médecine ».<br />

Aussi sa première formulation est-elle beaucoup plus précise et donne-t-elle voix au fait que<br />

son compte rendu se construit autour de deux sections bien distinctes, et par conséquent de deux<br />

volumes différents.<br />

Pourquoi Jarry a-t-il voulu biffer l’indispensable (quoiqu’évasive) précision pour rendre sa<br />

référence proprement incompréhensible ? Est-ce pour que le lecteur ne puisse pas cheminer<br />

jusqu’à l’ouvrage (en l’occurrence jusqu’aux ouvrages – cheminement rendu d’autant plus difficile<br />

que ces volumes sont réservés aux spécialistes, sont d’un prix inabordable et que leur diffusion<br />

reste très limitée), comme si le compte rendu devait se suffire à lui-même, ou comme si Jarry<br />

craignait que sa posture de savant puisse être découverte comme étant en tout point feinte<br />

(voulant ainsi se prémunir de la façon suivant laquelle elle aurait pu être stigmatisée, étant donné<br />

la manière dont il use du copier / coller – voir notamment la note 5) ? Il n’est évidemment pas<br />

possible de répondre, en l’état des découvertes.<br />

Un autre point mérite d’être souligné. Que Jarry rende compte du 6 ème et du 17 ème volumes<br />

des « Comptes rendus des Travaux des Sections du XIII° Congrès international de Médecine »,<br />

extrêmement lourds et ardus (et qui plus est d’une écriture fine), nous permet de prendre en<br />

considération le fait qu’il avait très probablement sous la main tous les volumes (puisqu’il en<br />

existe 17 en totalité).<br />

Or, il est impensable que Jarry ait pu se les procurer, vu leur prix (et au vu de sa situation<br />

financière d’alors) : « Chaque volume est vendu séparément 5 fr. On peut souscrire pour<br />

l’ensemble des 17 volumes au prix de 50 fr. » (cette mention est présente dans chaque volume).<br />

Jarry les a donc découverts certainement dans les envois effectués en service de presse à La Revue<br />

blanche.<br />

Qu’il ait voulu mettre la main sur plusieurs de ces imposants volumes à cette occasion nous<br />

permet de comprendre à quel point il était féru de science 1 , celle-ci devant selon lui<br />

invariablement se moduler sous la forme d’ouvrages érudits se tenant avec ostentation loin de<br />

toute entreprise, qu’il exécrait, de vulgarisation (voilà pourquoi il rendra compte également,<br />

notamment, d’un ouvrage extrêmement ardu de Walras).<br />

1 Sur l’intérêt de Jarry pour la science, voir notamment Henri Béhar, Les Cultures de Jarry, Presses<br />

universitaires de France, collection Écrivains, 1988, p. 191-217.<br />

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