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’Pataphysique, laquelle dynamique outrepasse – c’est même sa principale propriété, ce qui lui<br />

permet de se définir en tant que telle – les frontières : celles des genres, des types de support<br />

recueillant l’écrit, des différentes strates par quoi la chronologie se tisse…<br />

Ce faisant, quand bien même « tout » a pu être « sérieux 1 » chez Jarry, suivant le propos de<br />

Fagus qui l’a très bien connu, l’auteur d’Ubu Roi cherche à susciter le rire, celui-ci naissant, précise<br />

l’auteur du Surmâle, « de la découverte du contradictoire 2 », laquelle découverte se met en place au<br />

moyen d’une méthode (perceptible notamment dans le compte rendu de l’ouvrage de Dubois-<br />

Desaulle) qui donne à la logique son entière place, comme le résume Jarry dans son compte rendu<br />

de « Capucines : La Botte secrète, de M. Franc-Nohain, musique de M. Claude Terrasse » inséré<br />

dans La Revue blanche du 15 février 1903 : « M. Franc-Nohain ordonne les situations les plus folles<br />

de son théâtre d’après les règles de la plus saine logique : c’est à la sûreté de sa méthode qu’il doit<br />

de déchaîner si infailliblement le rire. »<br />

— Intérêt de La Revue blanche pour l’humour.<br />

G. Jeanniot constate dans son article « L’Art du Rire » paru dans le supplément littéraire du<br />

Figaro du 30 décembre 1905 : « L’actualité n’est pas si féconde en gaieté, qu’on ne cherche une<br />

diversion aux mille préoccupations graves qui nous assaillent. Depuis quelques années, le petit<br />

groupe des humoristes est devenu légion 3 » Si cet attrait de Jarry pour l’humour s’inscrit ainsi<br />

dans une dynamique d’ensemble (surtout perceptible, il est vrai, au sein des journaux et revues),<br />

celle-ci n’est pas propre à toutes les petites revues, loin de là : aussi ne va-t-elle pas de soi.<br />

Ce compte rendu doit de ce fait être replacé dans l’intérêt de La Revue blanche, qui se confond<br />

en partie avec l’originalité de sa posture 4 , pour une fibre littéraire et philosophique qui soit<br />

humoristique : « Ce qui distingue La Revue blanche par rapport aux autres revues « sérieuses » de<br />

l’époque, c’est la place qu’elle a toujours su ménager à l’humour […] 5 ».<br />

En effet, « [d]ans les revues littéraires de la fin du XIX° siècle, aucune ne fut », d’une certaine<br />

manière, « plus riche en trouvailles cocasses et humoristiques que La Revue blanche 6 » :<br />

« [l]’originalité de La Revue blanche se mesure » ainsi « à l’humour 7 » (prenant souvent les traits de la<br />

1<br />

BESNIER, p. 690.<br />

2<br />

OC II, p. 647.<br />

3<br />

Le Figaro, supplément littéraire, samedi 30 décembre 1905, p. 2.<br />

4<br />

Tous les commentateurs reviennent sur ce point.<br />

5<br />

Geneviève Comes, La Revue blanche et le mouvement des idées, <strong>thèse</strong> de doctorat, Lille 3, ANRT,<br />

1988, p. 123.<br />

6<br />

Id., p. 10.<br />

7<br />

LEROY BERTRAND-SABIANI, p. 211.<br />

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