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2. 4. 7. La Revue blanche : une indispensable ressource financière pour Jarry.<br />

Si les textes constituant La Chandelle verte et les comptes rendus sont « issus de la<br />

circonstance, nés de la nécessité économique 1 », c’est parce que d’abord les revues permettent à<br />

l’auteur du Surmâle de vivre. Car si la presse paie beaucoup plus que les revues, celles-ci<br />

néanmoins rétribuent la copie, et de façon non dérisoire. Ainsi, Jarry ne « subsist[e] qu’à l’aide de<br />

la rémunération [que les revues] lui procur[ent] 2 ». François Caradec dans son article « Alfred<br />

Jarry, témoin de son temps » écrit : « Nous ne connaissons pas le montant des piges versées à<br />

Jarry par ces revues […] 3 ».<br />

Même si Jarry écrira quelques chroniques pour Le Figaro, ce qui lui permet essentiellement de<br />

subsister sont bien les chroniques qu’il publie dans les petites revues ainsi que les critiques<br />

littéraires ou théâtrales qu’il confie à La Revue blanche. La période durant laquelle l’auteur de<br />

Messaline œuvre à La Revue blanche se révèle ainsi être, de par tout à la fois son travail de critique et<br />

de chroniqueur, certainement la plus faste de son existence. Jean Saltas qui a bien connu Jarry<br />

confie ainsi : « Il me semble pouvoir dire que la meilleure époque d’Alfred Jarry, fut le temps qu’il<br />

collabora à La Revue blanche. Il avait là un petit fixe qui lui assurait la vie quotidienne et lui-même<br />

se considérait comme le plus heureux des hommes 4 ». François Caradec reprendra cette idée : si<br />

« [c]e sont des années fastes », c’est parce que « les frères Natanson paient bien, et [que] la<br />

collaboration de Jarry à La Revue blanche est régulière 5 ».<br />

Néanmoins, Paul-Henri Bourrelier nuance considérablement cette affirmation : « Alexandre<br />

Natanson, sans être un mécène, se comporte en gestionnaire généreux et avisé qui, n’espérant pas<br />

équilibrer un jour les comptes, limite le déficit à un niveau compatible avec ses moyens. Les<br />

articles sont payés, ce qui n’est généralement pas le cas pour les petites revues, mais les dirigeants<br />

sont obligés d’expliquer à tous les auteurs que le tarif ne peut être que médiocre et sans rapport<br />

avec la valeur intrinsèque des textes et le temps passé à les écrire : seule la publication de livres,<br />

s’ils ont du succès, pourra apporter à l’auteur une rétribution convenable. Toute modeste qu’elle<br />

1<br />

Henri Béhar, op. cit., p. 258.<br />

2<br />

Ibid.<br />

3<br />

François Caradec, op. cit., p. 160.<br />

4<br />

Jean Saltas, « Souvenirs sur Alfred Jarry », L’Etoile-Absinthe, n° 51-52, Société des amis d’Alfred<br />

Jarry, 1992, p. 26.Voir aussi Alfred Jarry, La Dragonne, préface de Jean Saltas, Gallimard, 1943, p.<br />

9.<br />

5<br />

François Caradec, À la recherche de Alfred Jarry, Seghers, collection Insolites, cahier 12, 1974, p.<br />

118.<br />

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