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l’homme 1 » ; « [Jeanne d’Arc] a bien pu être poussée à l’héroïsme par la force de ses sentiments. Il<br />

n’était pas rare d’ailleurs, à ces rudes époques, de voir les femmes s’armer pour se défendre et<br />

défendre leur demeure. – Notre siècle même n’a-t-il pas eu des femmes soldats ! 2 »<br />

11. Jarry fait allusion au fragment suivant : « Mais voici venir la plus belle figure de notre histoire,<br />

Jeanne d’Arc […] 3 ».<br />

12. Jarry s’inspire de la phrase suivante : « [Jeanne d’Arc] servit peut-être de modèle à Jeanne<br />

Hachette lorsqu’elle défendit vaillamment Beauvais attaqué par les Espagnols. 4 »<br />

13.<br />

— Combattre la démocratie en combattant le féminisme.<br />

Remarquons que Le Réformiste, en la voix de Barés, prônait déjà « l’établissement d’un service<br />

militaire pareil pour tous 5 », phrase que Jarry cite dans son compte rendu du livre de Barés.<br />

Or, Jarry avec cette affirmation (« il nous semblerait urgent […] service militaire ») fait<br />

implicitement référence au livre de Barés qu’il chronique puisqu’il écrira dans l’Almanach illustré du<br />

Père Ubu de 1901 : « notre grande revendication féministe, le service militaire non plus pour tous<br />

mais pour toutes. 6 »<br />

D’aucuns percevaient alors le féminisme comme l’un des ressorts de la démocratisation (l’on<br />

peut penser que c’est d’abord pour cette raison que Jarry s’y oppose aussi violemment).<br />

L’année où ce présent compte rendu paraît, Faguet note : « Tout me paraît pousser au<br />

triomphe de la démocratie, c’est-à-dire au triomphe de l’égalité intégrale. 7 » Jarry, en un certain<br />

sens, pousse à son paroxysme cette définition de la démocratie, en réclamant le service militaire<br />

également pour les femmes.<br />

Ce faisant, il s’agit de montrer l’absurdité où se tient pour Jarry la démocratie, une fois qu’elle<br />

est parvenue à son parfait accomplissement. Il renoue ici avec la pensée de Paul Laffitte<br />

développée dans Le Paradoxe de l’égalité paru en 1887. « Aujourd’hui », proclame Laffitte, « l’égalité<br />

est dans nos mœurs comme dans nos codes. L’idée a triomphé ; mais voici que quelques-uns<br />

voudraient la pousser à ses dernières conséquences logiques […] 8 ». Or, « [i]l en est de l’égalité<br />

1 Id., p. 103.<br />

2 Id., p. 62.<br />

3 Id., p. 61 ; voir aussi Id., p. 62.<br />

4 Id., p. 66.<br />

5 Jean S. Barés, Gramaire Françaize, Aus bureaus du Réformiste, 1900, p. 105.<br />

6 OC I, p. 587.<br />

7 Emile Faguet, Problèmes politiques du temps présent, Librairie Armand Colin, 1901, p. II.<br />

8 Paul Laffitte, Le Paradoxe de l’égalité, Librairie Hachette et Cie, 1887, p. V.<br />

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