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fidèle lecteur de cette petite revue, « science de la peinture » renvoyant directement à « érudition<br />

pittoresque » puisque le terme pittoresque est relié en premier lieu à la peinture, de par son<br />

étymologie (« de pittore, peintre, du latin pictor, même sens »), jusqu’à signifier d’abord « [q]ui<br />

concerne la peinture, qui appartient à la peinture 1 » : « C’est une suite de petits tableaux de genre<br />

[…] Ah ! que M. Demolder connaît bien sa Hollande, et qu’il possède bien la science de la<br />

peinture et comme il sait s’en servir pour donner à son style, sobre et vif, maintes variétés<br />

d’allures, tons qui vont de la nuance jusqu’à l’éclat, images qui vont de la précision la plus riche à<br />

l’originalité la plus rare, ou si vous aimez mieux, phrases qui vont de la concision la plus nette à<br />

l’enveloppement le plus languide… 2 »<br />

Ce point de vue critique concernant la « science de la peinture » de Demolder était déjà celui<br />

développé implicitement par Georges Eekhoud dans Le Mercure de France de juillet 1894, celui-ci<br />

accordant davantage d’importance encore au terme « science » : « Ces nouvelles […] valent même<br />

moins par l’invention et la trame que par une prestigieuse mise en œuvre, par la richesse, la<br />

variété et la rareté des matériaux employés. » Demolder, ajoute Eekhoud, est « avant tout un<br />

maître émailleur et joaillier, un ciseleur de métal fin 3 ».<br />

B.-H. Gausseron écrit quant à lui dans la Revue universelle en 1901 au sujet de La Route<br />

d’émeraude : « L’auteur a […] une richesse et une sûreté de vocabulaire qu’on rencontre<br />

rarement […] 4 ».<br />

Benjamin Mather Woodbridge notera également : « […] Demolder fait preuve d’une<br />

érudition aussi étendue que minutieuse, car il tient à l’exactitude absolue des détails picturaux. Il<br />

est peintre et rien que peintre. 5 »<br />

— Apologie d’un écrivain.<br />

Remarquons que Jarry s’oppose absolument, ne fût-ce qu’implicitement, à cette conception :<br />

il considère Demolder d’abord en écrivain.<br />

Il n’évoque ici son style coloré et précis que de façon extrêmement allusive, en passant,<br />

comme il le fait également peut-on penser au quotidien, dans la relation amicale qu’il entretient<br />

1 GDU, tome 12, p. 1090.<br />

2 La Plume, n° 257-280, année 1900, p. 336.<br />

3 Le Mercure de France, n° 53-56, tome XI, mai-août 1894, p. 276.<br />

4 Revue universelle, Librairie Larousse, 1901, p. 136.<br />

5 Benjamin Mather Woodbridge, « Un Peintre romancier Eugène Demolder », Le roman belge<br />

contemporain, cinq romanciers flamands : Charles de Coster, Camille Lemonnier, Georges Eekhoud, Eugène<br />

Demolder, Georges Virrès, préface de Maurice Wilmotte, Bruxelles, La renaissance du livre, 1930, p.<br />

150.<br />

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