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Il est possible que Jarry ait eu accès à cette seconde édition de Burton par le biais de Marcel<br />

Schwob, au moins à travers la diction de celui-ci, comme le suggère ce compte rendu.<br />

16. Cette expression est loin d’être récurrente chez Galland, contrairement à ce que suggère<br />

Jarry. On la trouve uniquement, à notre connaissance, dans le passage suivant de cette traduction<br />

(nous soulignons) : « Les marchands commencèrent à parer leurs boutiques de beaux tapis, de<br />

coussins et de feuillages, et à préparer des illuminations pour la nuit. 1 »<br />

Elle est également bien présente chez Mardrus (nous soulignons ; voir aussi la note 19) :<br />

« […] en y arrivant, il vit tout le sol, depuis l’entrée jusqu’à la porte de réception, entièrement<br />

couvert de beaux tapis de prix, et les tapis jonchés de fleurs de toutes les couleurs. 2 »<br />

17. L’expression est bien présente chez Burton, au sein de l’ultime volume de cette traduction<br />

(nous soulignons) : « Then the Caliph summoned Hammáls or porters and set in their crates<br />

articles of furniture such as carpets and counterpanes and sofa-cushions and hangings of<br />

arras […] 3 ».<br />

18. Jarry, évoquant l’expression « de beaux tapis » avant d’écrire « Ils ne nous ont point fait voir<br />

la couleur », semble ici s’inspirer de la formulation de Mardrus (nous soulignons ; voir aussi la<br />

note 17) : « de beaux tapis de prix, et les tapis jonchés de fleurs de toutes les couleurs. 4 »<br />

Allusion possible (nous soulignons), en outre, à la fin de la préface qui ouvre le premier<br />

volume : Mardrus évoque les contes comme « […] la plus […] splendide vision qu’ait jamais<br />

allumée, sur la neige du papier, le fragile outil du conteur. 5 »<br />

Jarry reviendra sur cette constatation des années plus tard, ce qui montre à quel point elle<br />

était importante pour lui, au sein de sa chronique « L’erreur judiciaire » parue dans Le Canard sauvage<br />

du 20-26 septembre 1903, évoquant « […] Mardrus qui redonne l’étincelante couleur primitive »<br />

aux « vieux contes » des « Mille et Une Nuits ».<br />

19. Par cette formulation, Jarry suggère que le long passage qu’il cite n’est pas teinté d’unicité<br />

mais qu’il s’inscrit dans un plus vaste ensemble en tout point comparable à lui.<br />

1<br />

Les mille et une nuits, contes arabes, traduits en français par Galland, nouvelle édition, corrigée, et<br />

ornée de 36 figures, gravées par Manceau, d’après les dessins de Huot, tome sixième, Chez<br />

Billois, 1811, p. 148.<br />

2<br />

« Histoire de Khalife et du Khalifat », BL II, p. 131. Sur le goût propre à cette fin-de-siècle pour<br />

les « tapis d’Orient » qui « se répandit » avec celui pour les bibelots et les « japonaiseries », voir<br />

Gustave Kahn, L’Esthétique de la rue, E. Fasquelle, 1901, p. 228.<br />

3<br />

Richard Francis Burton, One Thousand and One Arabian Nights, vol. 16 of 16, Forgotten Books,<br />

2008, p. 46.<br />

4<br />

« Histoire de Khalife et du Khalifat », BL II, p. 131.<br />

5 BL I, p. 2.<br />

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